Dropshipping ou Marques Blanches pour l’autoentrepreneur ?
Ca y est, vous êtes décidé, vous allez lancer votre boutique virtuelle. Le Dropshipping vous a convaincu, vous êtes sur de vous et prêt à construire votre activité.
Mais avant de vous lancer à corps perdu, avez-vous bien fait le tour de la question ?
Si vous êtes techniquement capables de mettre en route tout seul votre boutique sans soucis, passez votre chemin, cet article ne vous intéressera pas. Il est destiné aux personnes désireuses de monter un commerce en ligne mais qui n’ont pas les pré-requis techniques nécessaires pour tout mettre en place eux-mêmes.
Quel genre de produits allez vous vendre sur votre site ? Son hébergement/installation/configuration ne va-t-elle pas être problématique et retarder votre projet ?
Car il ne faut pas se voiler la face, pour faire une boutique efficace, ergonomique, vendeuse, vous rencontrerez forcément quelques désagréments, même si vous êtes un « pro » de l’informatique. Un serveur à la configuration récalcitrante, les modules de payement par carte bleue pas forcément évident à installer, des boutiques en CMS que l’on doit compléter par l’ajout de plusieurs modules, pas forcément tous compatibles entre eux,… Voilà un petit échantillon des problèmes que l’on peut rencontrer, et qui même s’ils ne se montreront pas insurmontables si vous avez les connaissances nécessaires, vous feront perdre beaucoup de temps et quelques fois même des ventes.
Si vous n’avez pas les connaissances techniques pour installer et gérer de telles boutiques en ligne, il existe toutefois d’autres solutions mais sont-elles réellement à votre portée et bien adaptées à votre statut et activité ? Nous allons justement en parler dans la suite de cette article.
Faisons donc le tour des principales solutions :
1- Tenter d’installer un script de boutique soi même :
Cet article est destiné aux personnes qui, à la base, n’ont pas les compétences techniques de le faire ou bien ne l’ont jamais fait, donc on ne va pas polémiquer trop longtemps sur cet aspect. Cela reste, dans l’ensemble plus ou moins compliqué pour un néophyte même si à la base cela semble vraiment enfantin. Bien que ces scripts peuvent être installés en 5mn montre en main, il y a de nombreux aspect cachés à prendre en considération : le choix de l’hébergeur, la taille/performance de l’hébergement, les sauvegardes régulières des bases de données et fichiers, les difficultés à mettre en place des extensions de ces scripts qui se révèlent souvent indispensables mais incompatibles entre elles ou bien qui demandent de mettre la main dans le code pour l’adapter au template du site, créer ou adapter les templates du site. Gérer un serveur dédié si la taille de votre site augmente trop, basculer d’un hébergement à un autre, ne pas avoir d’erreurs sur son site, gérer la mise en place des moyens de payement…
Les choses se déroulent rarement à la perfection dans la réalité et on passe vite du stade « Facile, ca va le faire ! » au stade « J’en peux plus, c’est la cata ».
2- Faire appel à une agence pour développer son site :
Le développement total d’une boutique en ligne est onéreux donc cela réclame un investissement conséquent dès le départ, au moment où vous n’avez peut-être pas encore les fonds et où vous ne savez pas encore ce que peut vous rapporter votre activité. D’un autre côté, vous avez (en théorie) la garantie d’avoir une boutique sur mesure, fonctionnelle, d’éviter des bugs dommageables (système de payement qui tombe en carafe pendant une semaine par exemple), d’avoir un interlocuteur pour réagir immédiatement et réparer. Vous avez aussi la garantie de pouvoir vous retourner contre l’entreprise qui a créé le site si les choses se passent mal avec eux.
Mais il est fortement possible que l’entreprise vous installe juste un CMS de boutique en ligne déjà tout fait et ne vous fasse payer au tarif fort uniquement son « expertise » en la matière.
3- Embaucher un webmaster :
En autoentreprise, c’est quasiment impossible vu les frais que cela implique. Déduisez le salaire d’un webmaster, les charges et le calcul est vite fait, vous buterez sur le plafond légal du CA d’un autoentrepreneur avant même d’avoir gagné un euro… Même à mi-temps, ce n’est pas envisageable.
4- Faire créer son site par le fil/cousin/ami d’un ami, super doué en informatique selon les dires, et qui ne prendrait pas cher en prime (et ferait ça au black) :
Là j’aurais tendance à tirer la sonnette d’alarme car c’est typiquement dans ce genre de cas qu’une fois sur deux, à espérer faire des économies à la base, on se retrouve face à des calamités ingérables qui mènent droit dans le mur ! Site non livré, mal finalisé, non professionnel, qui ne tient pas compte des obligations légales ou autres, tous les scénarios sont possibles dans ce cas de figure… Non pas que je veuille jeter la pierre aux développeurs en herbe désireux de s’affirmer, certains sont très compétents bien sur, mais si vous faites cela, cela revient à jouer à la roulette russe avec votre future activité ! Sans compter que vous serez seul responsable devant un juge si votre site est mis en cause un jour.
5- Utiliser un script CMS de boutique en ligne reconnu mais… le faire mettre en place par un intervenant spécialisé dans ce script :
C’est à mon avis, une des meilleures solutions si vous n’avez pas les compétences de le faire vous même. Pour récapituler, des scripts comme Magento ou Prestashop sont (en partie) gratuits. Vous pourrez trouver sur leurs sites ou leur forums des personnes compétentes (et avec une structure légale) qui se sont spécialisées dans la mise en place et l’utilisation de ces scripts. Elles ont souvent une longue expérience du script en question, en connaissent les points forts et faibles, les principaux bugs et ont déjà travaillé avec des hébergeurs différents. Suivant les scripts, les créateurs peuvent même « reconnaitre » ces intervenants officiellement, ce qui gage de leur savoir-faire. D’autres fois, il faudra farfouiller sur leurs forums pour voir qui sont les ténors du domaine, aptes à proposer ce service.
Quoi qu’il en soit, cette solution sera moins onéreuse que la solution 1 (création complète de la boutique), et surtout moins hasardeuse que la solution 3 (le fils/cousin petit génie), elle représente un bon compromis. De plus les scripts de ce genre sont souvent soutenus par une large communauté qui développe des extensions pour étendre les fonctions du script de base et que votre intervenant pourra mettre en place.
6- Les sites tout faits en Marque Blanche :
Là, on sort du contexte car cette solution est différente du Dropshipping, elle présente une faible liberté d’exécution, d’autres statuts qu’autoentrepreneur y sont souvent plus adaptés, mais elle mérite tout de même que l’on s’y attarde dans le contexte de cet article car elle permet aussi de monter une boutique en ligne.
Qu’est-ce que ce système ? En gros on pourrait le définir ainsi : ce sont des sociétés qui ont déjà un catalogue de produits, qui ont toute la logistique nécessaire derrière eux et qui vont vous proposer de vendre leurs produits en votre propre nom, en contre partie d’une commission sur les ventes (vous ne facturez rien aux clients). Elles ont l’avantage de vous proposer une boutique pré-installée et déjà fonctionnelle, conforme aux produits de leur catalogue. Elles proposent une interface pour gérer sa boutique, c’est du « clef en main ». Il vous suffit d’acheter un nom de domaine, et en une journée votre boutique est prête à fonctionner.
Tout n’est pas rose non plus, si c’est si simple, c’est que cette technique a son lot d’inconvénients : vous ne fixez pas les prix, ni les promotions, vous êtes limité dans les modifications sur votre site, vous avez une plus large concurrence sur les produits que vous vendez, et bien souvent le règlement de votre commission ne se fait qu’à partir d’un certain seuil.
Vous devenez pour ainsi dire, un « commercial virtuel » de la société, et votre travail se situe principalement en référencement et publicité. Vous pouvez exercer en autoentrepreneur, vu que vous ne touchez que les commissions, les limites de votre CA vous paraitront beaucoup plus large d’un coup.Mais, comme dis en début de chapitre, le statut d’autoentreprise n’est pas le meilleur pour cette activité, bien qu’il soit compatible. Le portage salarial y est bien plus intéressant en fait.
Bref, vous l’aurez compris, même si ouvrir une boutique en ligne n’est pas si compliqué que cela à la base, de nombreux aspects sont à prendre en considération avant de commencer à faire la moindre démarche. Vous devez « penser » votre projet, ses besoins, ce qu’il peut devenir à terme, imaginer un « plan B » au cas où cela ne marcherait pas, vous faire aider ou assister pour l’évaluer. Bien se documenter sur chaque solution possible, n’ayez pas peur de perdre un peu de temps en parcourant des forums spécialisés et voyez les retours des utilisateurs qui vous permettront surement de ne pas faire les mêmes erreurs qu’eux.